jeudi 11 juin 2015

La défoliation

La défoliation d'un érable sycomore

La défoliation, le principe :

La défoliation consiste à supprimer totalement ou partiellement les feuilles d'un bonsaï, afin de créer une seconde feuillaison. L'arbre va créer de nombreux bourgeons pour reconstituer son feuillage mais avec moins de réserves les rameaux seront vigoureux, entraînant donc une réduction des feuilles et des entre-nœuds. 

l'érable sycomore en mai 2015, avant défoliation

Objectifs :
  • Forcer la ramification sur les rameaux de l'année ;
  • Obtenir des feuilles plus courtes ;
  • Obtenir des entre-noeuds plus courts ;
  • Réveiller des bourgeons latents.
  • Sélectionner si besoin
  • Ligaturer si besoin 

ces bourgeons, au cœur de la ramure, ne pourront pas s'ouvrir
faute de lumière. La défoliation permettra de les réveiller.
Epoque :

Elle se pratique en mai/juin, quand les rameaux sont en plein développement.
Avant, il y a un risque de trop affaiblir l'arbre qui n'a plus assez de réserves : il les a utilisé pour le débourrement, mais n'a pas eu le temps d'en reconstituer.
Après, les rameaux auront pris beaucoup de force et surtout les chaleurs estivales pourraient bloquer le bon développement de la seconde feuillaison.

Préalable :

L'arbre doit être en forme et engraissé. En principe, la technique ne se pratique pas sur un arbre récemment rempoté. Sur cet érable rempoté au printemps 2015, j'ai jugé sa vigueur suffisante pour pratiquer cette technique.


Technique : exemple sur cet érable sycomore

La défoliation consiste simplement à sectionner les pétioles avec des ciseaux. Elle doit être de préférence associée à une taille plus ou moins courte des rameaux, afin de concentrer la végétation à venir sur les parties utiles au bonsaï (proche des charpentières).

Il faut différencier l'intervention selon plusieurs cas :


  • Rameaux longs :

Sur le photo si contre, on voit bien que la taille des entre-nœuds augmente avec la croissance du rameau. L'érable sycomore en bonsaï, avec ses grandes feuilles et ses longs entre-nœuds, doit être très contenu.
Le principe sera de supprimer la première paire de feuille et de sectionner le rameau juste au-dessus (traits rouges sur la photo).


  • Rameaux courts :

Ces rameaux, faibles, ne se sont pas développés après l'émission des premières feuilles. Celles-ci seront coupées, mais le bourgeon terminal sera gardé afin de donner de la vigueur à ces branches faibles.



  • premier entre-nœud trop long :



La branche qui s'est développée à gauche était inutilisable en raison de la taille du premier entre-nœud. J'ai profité de la défoliation pour la supprimer totalement, mais sans chercher à la faire cicatriser en creusant à la pince concave, en raison de son faible diamètre d'une part, et parce que de nouveaux bourgeons, plus faibles, devraient apparaître sur son ancrage suite à la défoliation. Celle au-dessus aurait put être également supprimée, mais il sera possible de corriger sa raideur par une ligature par la suite.

  • rameaux trop forts


Sur cette image, il me restait à traiter la cime du tronc de droite. Elle a produit des rameaux très forts du fait de la dominance apicale. Plutôt que de les défolier et les tailler au-dessus du premier nœud, j'ai choisi de les supprimer totalement. La raison était qu'il fallait conserver, ou plutôt amplifier le caractère dominant du tronc du milieu (critère esthétique). De nouveaux bourgeons apparaîtront à proximité des coupes.

L'arbre après la défoliation


Après la défoliation, l'arbre doit être placé au soleil pour simuler l'apparition de nouveaux bourgeons sur le vieux bois. L'arrosage doit être maintenu mais sans excès, sans feuilles l'arbre ne transpire plus.

  • D + 10


10 jours après, de nombreux bourgeons latents se sont réveillés sur les branches. C'est le moment de supprimer des bourgeons mal placés : la profusion de rameaux entraînera un mauvais développement d'une partie d'entre-eux.

  • D + 15

 

L'arbre démarre sa seconde foliation. C'est le moment de pincer les parties le plus fortes, au niveau de la cime. Comme pour un érable japonnais, le pincement s'étale sur plusieurs jours au fur et à mesure du développement des bourgeons.

Il est probable que ce arbre n'est pas besoin d'être retaillé avant la taille de structure hivernale. 




lundi 16 mars 2015

premières mises en formes de jeunes cèdres




Voici un premier travail de mise en formes sur de jeunes cèdres de l'atlas de 4 ans.

Ces plants ont été préparés à l'âge de 2 ans par une ligature du tronc afin de leur donner du mouvement, et rempotés à cette occasion.

Depuis, ils ont simplement été cultivés dans l'attente de ce premier placement des branches. Ils sont destinés à devenir des shohins (bonsais de petites tailles).

Le travail a d'abord consisté à supprimer les branches faibles, les branches trop basses (jusqu'à la "première branche" potentielle), supprimer les branches mal placés (à l'intérieur des courbes) ou en surnombre.

Cela fait, les plants deviennent plus lisibles, et le choix de la face devient plus aisé. Celle ci est déterminée en cherchant le meilleur compromis entre mouvement et direction du tronc, et bien sûr le nébari.

La face trouvée, des tailles supplémentaires sont réalisées pour supprimer les branches inutiles et souvent raccourcir les branches trop fortes.

Enfin, une ligature de l'ensemble des branches termine l'intervention, en permettant de placer dans l'espaces chaque branche gardée. En théorie, ces arbres pourront par la suite se gérer par la taille (sauf "refonte" du bonsai).

quelques exemples de réalisation 

cèdre n° 1, les 4 faces




la face retenue après les tailles

le plant ligaturé


Cèdre n° 2, les 4 faces



le plant après les principales tailles

 


Cèdre n° 3

Le plant après le nettoyage


 Le plant après mise en forme



mardi 10 mars 2015

première mise en forme sur un cèdre

Un cèdre bleu de l'Atlas reçoit ses premières ligatures


Ce cèdre de pépinière à été rempoté au printemps 2013 dans ce bac de culture. Après avoir montré une grande vigueur (2 années plus tard), il était prêt à recevoir sa première mise en forme.

L'arbre sur ses 4 faces :






Pour mettre en forme cet arbre, j'ai souhaité m'inspirer du port typique des cèdres, dit tabulaire : à partir d'un certain âge, la cime s'aplatie et s'élargie au point de devenir horizontale. 
Quand on observe un de ces grand cèdre, on s'aperçoit que les branches charpentières situées sur la première moitié du tronc sont presque toujours ascendantes, à la manière de seconds troncs qui vont chercher la lumière. 
L'extrémité de ces branches maîtresses (ainsi que les branches secondaires) s'"horizontalisent" voir redescendent, en créant des plateaux de végétation de toute beauté autour de ces arbres puissants.

L'arbre fait d'abord l'objet d'une taille de nettoyage (rameaux morts ou faibles..), puis d'une taille de structure.
Il faut bien déterminer la hauteur de la cime. 2 grosse branches seront coupées : trop fortes, trop hautes, trop verticales pour créer la cime. Les moignons sont rapidement transformés en jin, car ils risquent d'être moins accessibles une fois le placement des branches réalisé. 

Ensuite, l'arbre est entièrement ligaturé pour placer chaque branche dans l'espace. 
Le bout des branches fortes a été raccourci afin d'éviter leur allongement et de favoriser la ramification des futurs plateaux.

Cette première mise en forme n'est pas parfaite, mais a permis de poser les bases. L'année 2015 devrait voir la formation de nouvelles branches permettant de créer de nouveaux petits plateaux intermédiaires.

L'arbre pourrait également évoluer en ne conservant qu'une ligne de tronc, pour le rendre plus léger.

L'arbre après la première mise en forme (février 2015), avec et sans flash :

cedrus atlantica glauca bonsai

cedrus atlantica glauca bonsai

  


dimanche 22 février 2015

évolution d'un romarin

Voici un petit romarin acheté en jardinerie au début de l'année 2012.
A l'achat, son tronc était constitué de 2 partie enroulées sur elle-mêmes.

Ce plant fin et élégant était un bon candidat pour une formation dans l'esprit du lettré.

Mai 2012

La plante, toujours dans son pot d'origine, a fait l'objet d'une taille de sélection. Une des partie du tronc a été écorcée, dans le but d'obtenir une veine vivante tournant autour d'un tronc mort.

Détail du shari et de la veine



Septembre 2012

L'arbre a bien poussé. La branche à mi-hauteur a été transformée en jin (bois mort). Quelques ligatures sont posées.
Afin de donner davantage de mouvement au tronc, la partie écorcée a été retirée.
Le tronc, très frêle, porte beaucoup trop de feuillage. Il faudra affiner et compacter la végétation.



Printemps 2013 : l'arbre a été rempoté dans une petite poterie ronde adaptée au style.
La plante a également fait l'objet d'une taille de sélection pour réduire le nombre de branches. 
Tout au long de la saison de croissance, les rameaux sont pincés afin de densifier la végétation.

Le romarin, l'été 2013 : 


2014 : La mise en forme se finalise après de nouvelles tailles de sélection et la ligature des branches.  







vendredi 20 février 2015

évolution d'un buddleia

En 2010, je déterre du jardin un  buddleia davidii, dit "arbre aux papillons" en raison de sa floraison qui attire ces insectes.

Comme souvent, je n'ai pas de photo du début de sa vie en pot, qui a consisté à faire rejetter la souche prélevée.

Les premières photos remontent au printemps 2011, où une amorce des futures troncs a déjà été créée par des précédentes tailles relais.


Durant toute la saison 2011, j'ai laissé les rameaux se développer puis réaliser des tailles en vert afin de les diviser. On observe cependant que des tailles plus courtes auraient  été préférables.



L'hiver 2011/2012, la base a été travaillée afin de supprimer les grosses coupes. Le contraste vois vivant/bois mort n'est pas très marqué sur cette espèce.

La base en 2011
la base en 2012



En 2012, l'arbre est cultivé de la même manière qu'en 2011, mais les tailles en vert sont plus courtes.

printemps 2012
automne 2012

L'arbre a été rempoté au printemps 2013. La végétation s'est densifiée par les tailles successives.




L'arbre en fleur durant l'été 2014. Les fleurs apparaissent en bout des rameaux de l'année, ce qui perturbe la forme générale de l'arbre.


L'arbre après la même année, après la taille d'été
 

La base de l'arbre


La vigueur a tendance a diminuer, il semble avoir besoin de retourner dans un pot un peu plus profond.